26 décembre 1949 / 26 décembre 1999 Le 26 décembre 1949, Pierre POLY et Germaine LEMONNIER portaient sur les fonts baptismaux une toute jeune association, fruit de leur travaux depuis 1947. Avant d'aller plus avant dans l'histoire de la création de notre association, il est utile de mentionner quelques faits déterminants de cette décision. Origines de l'AFCE En 1909, au 5ème congrès de Barcelone (ndlr: 5ème congrès mondial de UEA, assoc. mondiale d'e-o, avec 1500 participants.), plusieurs cheminots français fondaient l'Association Internationale des Espérantistes Cheminots (I.A.E.F.), dont le président était Armand Berlande. En 1913, cette association comptait 227 membres de 15 pays. La déclaration de guerre en août 1914 empêcha la tenue du 9ème congrès universel qui devait avoir lieu à Paris et mit fin temporairement aux activités de l'I.A.E.F. La première guerre mondiale affaiblit considérablement le mouvement espérantiste. Cependant, de 1920 à 1939, les cheminots espérantistes, bien que n'étant pas regroupés en association professionnelle, collaborent étroitement avec d'autres espérantistes français. A mettre à leur actif et à l'actif de l'administration ferroviaire : - affichage de panneaux d'information en espéranto dans les gares parisiennes et frontalières ; - en 1937, à l'occasion de l'exposition internationale des Arts et Techiques à Paris, une conférence est donnée sous le haut patronnage de Raoul Dautry, directeur de l'ancien réseau de l'Etat : "L'Espéranto dans la vie moderne" ; - en janvier 1937, M. Dautry invitait les directeurs de compagnie à faire ouvrir des cours d'espéranto pour les agents, ce qui fut fait de 1937 à 1939. La deuxième guerre mondiale devait interrompre l'action de M. Dautry qui devenait ministre de l'armement. Ses idées ne furent pas reprises et l'espéranto entra en sommeil de 1939 à 1944. Création de l'A.F.C.E. En juin 1945, Melle LEMONNIER et MM. POLY, FRANÇOIS, LECROISEY, TUFFIER, HERVOUET, RETAUT décident de former un groupe de cheminots espérantistes dont Pierre POLY est président. Leurs efforts aboutissent à la fondation de l'A.F.C.E. dont les statuts sont déposés le 26 décembre 1949. En 1950, l'A.F.C.E. adhère à l'U.A.I.C.F. en tant qu'association nationale affiliée. En 1965, de nouveaux statuts viennent confirmer l'autonomie et la neutralité de l'association. Développement de l'A.F.C.E. En 1949, l'association compte 350 adhérents ; après une stagnation de plusieurs années, ce nombre dépassera 700 en 1979. Depuis quelques années, différents facteurs entraînent une baisse des effectifs. L'association conserve toujours une place honorable au sein de la Fédération Internationale (I.F.E.F.) dont l'A.F.C.E. fut fondatrice en 1947. Activités de l'association Quatre congrès de la fédération ont été organisés par l'A.F.C.E. : Paris en 1951, Avignon 1969, Perpignan 1988, Le Mans 1999. L'A.F.C.E. enseigne l'espéranto au moyen de cours par correspondance et de cours oraux à trois degrés différents. Un bulletin mensuel "l'ESPERANTO FERVOJISTO" assure la liaison entre les membres adhérents depuis 1947. Une section "jeunes" fut créée en 1962 par Arlette Bole qui prenait également une part active à l'organisation de la première semaine internationale de ski en 1969. Depuis, cette rencontre a lieu chaque année dans différents pays d'Europe. La section française apporte son aide aux travaux de traduction du lexique général de l'U.I.C. (Union Internationale des Chemins de fer). En 1978, l'A.F.C.E. édite un lexique ferroviaire de 5000 termes, oeuvre du regretté André Blondeaux. L'association s'attache également à pérenniser la mémoire du créateur de l'espéranto et tous les ans un groupe de cheminots de la région parisienne organise la "soirée Zamenhof". Les nombreuses démarches de l'A.F.C.E. ont abouti à l'utilisation de l'espéranto par la F.I.S.A.I.C. comme troisième langue de travail avec le français et l'allemand. Les huit pages de l'"Esperanto Fervojisto" ne suffiraient pas pour retracer la vie de l'A.F.C.E. pendant ces 50 années. Ces quelques lignes qui n'en sont qu'un résumé ont pour but de remercier tous ceux qui ont oeuvré depuis sa création pour faire de notre association ce qu'elle est aujourd'hui. Que les cheminots espérantistes français aient conscience qu'ils ont un rôle à jouer, demain comme hier, pour préparer un avenir plus fraternel, non seulement aux travailleurs du rail, mais aussi à tous ceux qui cherchent sincèrement un moyen de communication efficace qui respecte l'intégrité culturelle et raciale de tous. |